Nutrition de la femme allaitante

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Guide d’une alimentation variée et équilibrée chez la femme allaitante

	Où les trouver ?	Bénéfices
Vitamine A	Fruits et légumes riches en bêtacarotènes : carottes, patates douces, épinards, potiron, choux, salades, melon, tomates et abricots Jaune d’œuf cuit Fromages : fromage au lait pasteurisé de brebis ou de chèvre et fromage à pâte pressée cuite Crème fraîche	Indispensable au système immunitaire du bébé Indispensable au développement de la vue (développement de la rétine) Participe au développement de la peau, des os
Vitamine B9 Acide folique	Epinards, asperges, salades, choux de Bruxelles, chou-fleur, brocoli, céleri-rave et betterave rouge Légumineuses : lentilles, pois cassés et fèves	Indispensable à la multiplication des cellules Lutte contre l’anémie, les troubles digestifs et neurologiques
Vitamine C	Cassis, kiwis, fraises, oranges, ananas, pamplemousses, poivrons, brocolis, choux de Bruxelles et chou-fleur	Contribue au bon développement du squelette du bébé Diminue la fatigue maternelle
Vitamine D	Poissons gras 2/semaine Produits laitiers enrichis en Vit D	Permet la minéralisation des os et des dents Permet l’assimilation du phosphore et du calcium par le système digestif et l’organisme
Iode	Sel de table iodé Plats faits maison Poissons de mer notamment les poissons gras (le saumon ou le hareng, les œufs de poisson de mer et les fruits de mer)	Essentiel au bon développement du cerveau du bébé Permet un bon développement de la glande thyroïde
Fer	Viandes riches en fer (bœuf, lapin, canard, pigeon et cailles) Les poissons et les fruits de mer : crevettes, praire, palourde, poulpe, moule, anchois, calamar, bulot	Aide au transport de l’oxygène Réduit la fatigue chez la mère Nécessaire au développement cérébral et psychomoteur Indispensable à la formation de l’hémoglobine
Acides gras polyinsaturés (dont ALAAcide Alpha-Linoléique et EPAAcide eicosapentaénoïque)	EPAAcide eicosapentaénoïque : Les poissons gras (maquereau, sardine, saumon, thon, hareng frais, truite saumonée, barbue, flétan, lotte, perche, rouget, turbot,…) ALAAcide Alpha-Linoléique : – Huile de noix, de colza, de pépin de raisin, de lin,… Fruits à coque : noix, noix de pécan, pignons de pin, etc.	Rôle important dans le développement cognitif et moteur du bébé Indispensables au développement du cerveau et du système nerveux de l’enfant
Fibres	Fruits et légumes frais Légumineuses Céréales et féculents complets	Limite la constipation chez la mère.

	Où les trouve-t-on ?	Quels risques ? Pour qui ?
Phyto-estrogènes, phyto-stérols	Préparation à base de soja (max un par jour) Lin, sésame, tournesol, pavot, seigle, avoine, orge Fruits secs Margarines	Diminue l’absorption de Bêta-carotène dans le lait maternel et le sang des nourrissons Semble causer une perturbation du système endocrinien de l’enfant et un risque d’altération de leur système reproducteur
Polychlorobiphényles (PCBPolychlorobiphényles)	Poissons bio-accumulateurs de PCBPolychlorobiphényles : anguille, barbeau, brème, carpe et silure	Polluant cancérigène pour la mère Risque d’endommager le foie de l’enfant Action toxique sur le SNCSystème nerveux central de l’enfant.
Mercure organique	Poissons prédateurs sauvages : thon, espadon, marlin, siki, requin, lamproie	Grave facteur de troubles du développement neurologique de l’enfant Effets sur la cognition, la mémoire, l’attention, le langage, la motricité fine et la vision dans l’espace Troubles du système immunitaire
Dioxine	Polluant organique retrouvé surtout dans les viandes, les poissons, les œufs, certaines matières grasses (huiles), les produits laitiers	Action toxique sur le SNCSystème nerveux central de l’enfant
Café/ Thé Boissons énergisantes		Augmente le risque de reflux et coliques Risque de retard de croissance Peut entraîner une sur-stimulation de l’enfant voire de l’insomnie
Risques microbiologiques	Toutes les viandes crues ou peu cuites Ls produits de charcuterie cuite nécessitant une conservation au froid (ex: rillettes, pâtés, produits en gelée) Les produits de charcuterie à base de foie cru de porc (ex: figatelle, saucisse de foie), foie de porc cru ou peu cuit Le lait cru Les fromages au lait cru à l’exception des fromages à pâte pressée cuite (comme le gruyère ou le comté) Les fromages à pâte molle à croûte fleurie (type camembert, brie) et à croûte lavée (type munster, pont l’évêque), fromages vendus râpés Les œufs crus et produits à base d’œufs crus ou insuffisamment cuits Les coquillages crus, les poissons crus (sushi, sashimi, tarama), les poissons fumés Les crustacés décortiqués vendus cuits et nécessitant une conservation au froid	Risque d’infection d’origine alimentaire.

Vitamines et minéraux	Supplémentation ?	Recommandations alimentaires
Vit A	Pas de supplémentation	Privilégier les fruits et légumes riches en bêta-carotène (notamment carottes, patates douces, épinards, potiron, choux, salades, melon, tomates et abricots) , le jaune d’œuf cuit, le fromage au lait pasteurisé de brebis ou de chèvre et le fromage à pâte pressée cuite, le beurre et la crème fraîche
Vit B6	Pas de supplémentation	Couvert par augmentation équilibrée des apports
Vit B9	Pas de supplémentation	Privilégier les légumes riches en vitamine B9 (notamment épinards, asperges, salades, choux de Bruxelles, chou-fleur, brocoli, céleri-rave et betterave rouge) Privilégier les légumineuses riches en vitamine B9 (notamment lentilles, pois cassés et fèves)
Vit B12	Supplémentation recommandée chez végétariens/liens – ou chez les femmes avec un bypass	Il n’y a pas encore de recommandations de doses Les doses délivrées en pratique courante oscillent entre 50 et 250µg/j (pas de taux toxique) L’excès n’est seulement pas absorbé par l’organisme
Vit C	Pas de supplémentation	Privilégier les fruits et légumes riches en vitamine C (cassis, kiwis, fraises, oranges, ananas, pamplemousses, poivrons, brocolis, choux de Bruxelles et choux fleurs)
Vit D	Pas de supplémentation*	Poissons gras 2/semaine ou produits laitiers enrichis en Vit D
Vit E	Pas de supplémentation	Augmenter fruits et légumes frais et les légumineuses
Fer	Pas de supplémentation	Privilégier les viandes riches en fer (bœuf, lapin, canard, pigeon et caille, boudin noir) Privilégier les poissons et les fruits de mer riches en fer (clam, praire, palourde, poulpe, moule, anchois, calamar et bulot).
Iode	Pas de supplémentation	Utiliser du sel de table iodé et privilégier la préparation des plats à domicile car elle permet d’utiliser, en quantité raisonnable, du sel qui soit iodé. Privilégier les poissons de mer, notamment les poissons gras comme le saumon ou le hareng, les œufs de poisson de mer et les fruits de mer sont des vecteurs importants d’iode.
Cuivre	Pas de supplémentation	Couvert par une augmentation équilibrée des apports
Sélénium	Pas de supplémentation	Couvert par une augmentation équilibrée des apports
Zinc	Pas de supplémentation	Couvert par une augmentation équilibrée des apports
Calcium	Pas de supplémentation	3 produits laitiers par jour (1 produit laitier = 150ml de lait = 1 yaourt = 20g de comté)
Magnésium	Pas de supplémentation	Couvert par une augmentation équilibrée des apports

*Des études sont en cours pour essayer de démontrer qu’une supplémentation maternelle pourrait remplacer la supplémentation de l’enfant mais pas encore de preuve de supériorité ; absence de consensus, notamment pour les doses nécessaires et non toxiques pour la mère

Liste non exhaustive

Gynéfam Supra Allaitement
Calmosine allaitement
Oligobs allaitement
Galactogil lactation
Gifrer maman allaitement optimal
Conceptio allaitement
Gestarelle G3
Omega Bardo 6000
Bardo spiruline
Floradix fer et plantes
De Bardo lithothamine
Gynefam allaitement
Maternix A allaitement
Vinalac
…

L’ensemble de ces compléments alimentaires sont principalement enrichis en Fer, iode, acide gras polyinsaturés, Vitamines B6-12.
Ces compléments alimentaires n’ont fait l’objet d’aucune étude clinique démontrant leur efficacité de façon spécifique mais plusieurs études démontrent l’absence de différence significative entre une alimentation équilibrée et la prise de compléments alimentaires.

Pour les patientes : Fiches à imprimer

Messages forts

Des carences sont observées chez les femmes en âge de procréer en vitamines A, B9, C, D, iode, fer, Acide Alpha-Linoléique (LA), acide eicosapentaénoïque (EPAAcide eicosapentaénoïque) et en fibres.
Il existe des recommandations spécifiques pour les femmes allaitantes liées à l’augmentation du besoin énergétique quotidien (+ 500 kcal/j) et en apports en vitamines A, B9, C, iode, fer, cuivre, zinc, selenium, choline : par simple augmentation équilibrée des apports alimentaires.
Ce qui est conseillé
- Une alimentation suffisante, équilibrée, diversifiée avec une augmentation équilibrée en vitamines et minéraux recommandés semble suffisant pour couvrir les besoins journaliers de la femme allaitante. Elle est cruciale car elle permet un meilleur éveil des goûts de l’enfant.
- Il n’y a pas de recommandation à une supplémentation systématique de la femme allaitante en vitamines et minéraux avec des compléments alimentaires, en l’absence de régime habituel végétarien ou végétalien.
- Seule la vitamine B12 fait l’objet d’une recommandation spécifique pour la femme allaitante végétarienne ou végétalienne ou ayant un antécédent de chirurgie bariatrique type by pass. Il n’y a pas encore de recommandation de doses. Les doses délivrées en pratique courante oscillent entre 50 et 250µg/j (pas de dose toxique, l’excès n’est pas absorbé par l’organisme).
Ce qui peut être conseillé
- Les compléments alimentaires n’ont fait l’objet d’aucune étude clinique démontrant leur efficacité de façon spécifique. Plusieurs études démontrent l’absence de différence significative entre une alimentation équilibrée et la prise de compléments alimentaires.
Ce qui n’est pas conseillé
- Un régime hypocalorique est déconseillé

Nutrition de la femme allaitante

Bibliographie[+]

Bibliographie
￪1	ANESS. Avis relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS pour les femmes enceintes ou allaitantes : Saisine n° 2017-SA-014. 2019 Dec
￪2	World Health Organization. Expert consultation on human vitamin and mineral requirements. Food and Agriculture Organization of the United Nations. 2001
￪3	Keikha M, Bahreynian M, Saleki M, Kelishadi R. Macro- and Micronutrients of Human Milk Composition: Are They Related to Maternal Diet? A Comprehensive Systematic Review. Breastfeed Med. 2017;12(9):517–27
￪4	Bravi F, Wiens F, Decarli A, Dal Pont A, Agostoni C, Ferraroni M. Impact of maternal nutrition on breast-milk composition: a systematic review. AmAllaitement maternel J Clin Nutr. 2016 Sep;104(3):646–62
￪5	Dror DK, Allen LH. Vitamin B-12 in Human Milk: A Systematic Review. Adv Nutr. 2018 May;9(Suppl 1):358S-366S.

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